Tiémélékro/ Le rhinocéros en liberté totale...

Publié le par 6KSPORTS,

Tiémélékro/ Le rhinocéros en liberté totale...

Achetés dans les mains du gouvernement de l’Afrique du Sud pour donner plus de valeur au Parc Animalier d’Abokouamekro, dans le département de Tiébissou, les deux (02) rhinocéros, du fait de la crise du 19 septembre 2002 sont dans la nature au niveau de la sous-préfecture de Tiémélékro.

Dimanche le 27 mars 2016, jour de Pâques, nous enfourchons notre moto de Dimbokro pour la coquette ville de Tiémélékro (Région du Moronou). Après dix minutes de route, nous atteignons, le carrefour de Tomidanou et d’Ebimolossou (Dimbokro). Il est 07 heures 06 minutes. Nous poursuivons notre chemin pour Frondobo, le prochain village à traverser. Trente secondes après le carrefour, nous entendons un bruissement dans le paysage à notre gauche, au niveau des rails de la Sitarail et juste à la sortie de Doumbiakro, au niveau du cimetière sous les manguiers. Nous coupons notre moteur pour chercher à savoir ce qui se passe. Précisons que cette zone allant de Doumbiakro à Frondobo est le lieu de prédilection des peuhls coupeurs de route. Elle est aussi, le pâturage préféré des bouviers et de leurs bêtes. Dès que nous descendons de la moto, nous tombons à pic avec le rhinocéros d’Abokouamekro. Ce dernier dans un premier temps s’arrête, balance la tête en l’air pour flairer et capter bien notre présence. Puis traverse en courant la voie principale menant à Frondobo. Nous nous mettons en sécurité en premier lieu puis nous le suivons sur au moins 500m. Il continue ainsi sa progression dans la savane arborée de l’espace de la SODEFOR en route pour les villages de Tomidanou et de Kouadiotekro.

La réapparition des rhinocéros dans la sous-préfecture de Tiémélékro date de 2004. En cette période, ils étaient deux. Certainement la paire d’Abokouamekro qui fuyant, elle aussi la guerre qui venait de s’installer dans le grand centre a trouvé refuge dans la tribu des agni ahaly. A cette époque, leur visite surprise dans les villages donnait lieu à diverses interprétations mythiques et mystiques. Les cloches des églises étaient mises à contribution. Les séances de prières étaient immédiatement convoquées. Mais depuis l’année 2013, l’une des bêtes a disparu. Le commun des mortels attribue cette disparition aux braconniers dozo. Qui errent dans cette contrée à la suite de la crise politique de 2011.

Pour éviter la mort de l’unique espèce, le Sous-préfet Bakayoko Kassoum, le Député N’Guetta Kamanan n’ont cessé de solliciter l’aide de l’Etat pour la capture des rhinocéros. Mais du côté de l’Office Ivoirienne de la protection des Réserves (OIPR), le manque de matériel pour démarrer la capture de cette espèce n’a toujours pas encore été mobilisé. Selon notre contact, il faudrait un hélicoptère, un fusil spécial, des GPS et une équipe d’experts pour mener une telle opération. En attendant que l’Etat se décide, notre rhinocéros, fait parfois le tour des villages pour se nourrir. Et les habitants des villages se font le plaisir de donner des vivres à cet animal qui leur semble être un envoyé de Dieu pour leur recommander d’avoir du cœur envers leur semblables.

Tiémélékro/ Le rhinocéros en liberté totale...
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article